La machine à coudre Power Fabriq : un modèle dédié à la couture des épaisseurs
Vous avez certainement dû en entendre parler ces derniers temps. Toyota a sorti un nouveau modèle de machine à coudre appelée « La Power Fabiq » ou PowerFab 17 de son petit nom.
Il s’agit d’une machine à coudre mécanique destinée à la couture des épaisseurs telles que la toile, le jeans et le cuir. Avoir une machine à coudre capable de passer les épaisseurs facilement, est un objectif pour les couturier(e)s d’accessoires qui sont souvent freiné(e)s par les capacités techniques des machines d’entrées et de moyenne gamme.
Pour coudre les épaisseurs il faut souvent acheter une machine beaucoup plus chère pour que les points ne « sautent pas » sur certaines matières tel que le simili cuir et le cuir.
La Power Fabriq arrive à point pour celles et ceux dont la machine ne suit pas vraiment leurs envies créatives.
Mais voilà… son look gris rétro et son prix relativement bas (299€ pour une machine destinées au passage des épaisseurs) peuvent laisser perplexe.
Que vaut vraiment cette machine ? est-elle agréable à utiliser ?
et surtout : passe t- elle réellement les épaisseurs pour ce prix-là ?
J’ai pris mon temps pour tester le modèle. Je l’ai d’abord essayé sur du simili cuir et ensuite sur du cuir et je vous donne mon avis (et vous présente la machine en détail ) dans cet article (notez qu’un code promo vous faisant bénéficier d’une réduction est disponible en fin d’article pour les lecteurs du blog).
Mon avis sur la machine à coudre Power Fabriq
Dans la présentation de sa machine, la marque Toyota, indique que cette machine peut coudre des épaisseurs facilement: La toile jusqu’à 6 mm d’épaisseurs, le cuir jusqu’à 4,5 mm et le jeans jusqu’à 12 épaisseurs de tissus.
Une jolie promesse qui ouvre de nouvelles perspectives créatives.
1/ Ses performances
J’ai testé la Power Fabriq pour la première fois cet été en réalisant mon modèle de besace en simili cuir (la besace Lou) et je dois vous avouer que j’ai été surprise par les performances de cette machine à coudre.
J’ai beaucoup travaillé le simili cuir ces derniers temps : il y a quelques mois, j’ai été testeuse sur le livre de Jane Emilie « Sacs et pochettes à faire soi-même ». J’ai cousu 15 modèles de sacs en simili cuir sur ma machine à coudre personnelle (qui est un modèle beaucoup plus haut de gamme) et des aiguilles j’en ai cassé quelques-unes ! J’ai parfois vu la machine sauter des points et avoir du mal à avancer sur certains modèles.
Sur la Power Fabriq pas du tout !
La machine réalise des points réguliers facilement grâce à ses 5 griffes d’entrainements qui transportent bien le tissu: Je ne me suis pas retrouvée « bloquée » sur certains points avec une machine qui peine à avancer, la couture a été régulière et je n’ai cassé aucunes aiguilles ! (j’ai utilisé les mêmes modèles pour comparer).
Je l’ai ensuite testée sur du cuir : une matière que je n’avais jamais travaillée et qui me faisait « un peu peur ». Encore une fois, j’ai été surprise j’ai piqué toutes mes pièces sans effort avec beaucoup de facilité « comme dans du beurre ».
Sur cette photo j’ai piqué trois épaisseurs de cuir en un seul passage avec facilité : mon point est très régulier et joli. Les finitions sont impécables et je dois vous avouer que cela m’a ouvert pleins de possibilités créatives !
J’ai également apprécié le fait que cette machine permette d’utiliser du fil cordonnet : un fil épais utilisé pour les surpiqûres. Voici une photo de ma pochette Lola en cours de montage. J’ai surpiqué le rabat en traversant une épaisseur de cuir, le passepoil et la doublure en coton (entoilée).
Le point régulier au cordonnet ajoute un effet soignée à mon ouvrage et met le cuir en valeur !
2/ Les réglages
Comme je vous l’indiquait plus haut : cette machine à coudre est mécanique. C’est à dire qu’elle ne possède pas d’électronique embarqué. Il y a donc peu de programmes : 17 points possibles dont une boutonnière en 4 temps, 2 points stretch et 2 points décoratifs.
Voici la liste des points proposés sur la machine (avec leur numéro à retrouver sur la molette de règlage – voir photo) :
- 1-2-3-4 – la boutonnière en 4 étapes
- 5-6 – le point zig-zag, sujets (moyen et large)
- 7-8 – point droit centrés (court ou long)
- 9: point droit excentré à gauche
- 10-11 : points décoratifs, surjet
- 12 : point ourlet invisible
- 13 : triple piqûre renforcée
- 14 : point super stretch : assemblage et surjet en une opération
- 15-17 : points décoratifs
- 16 : point de reprise, surjet tissu fin
Le changement de points se fait a l’aide de la molette de réglages située à droite sur la machine.
La Power Fabriq ne possède pas de possibilités de réglages de longueur indépendant des réglages des points : on ne retrouve pas de molette de réglage de longueur de point indépendante comme sur d’autres modèles de machines à coudre.
J’étais un peu septique au début, mais à l’utilisation en fait c’est une option qui s’adapte bien à la fonction de cette machine c’est à dire la couture de tissus épais.
Dans la réalité on a rarement besoin d’affiner les réglages quand on couds des tissus techniques : pour coudre du simili cuir ou du cuir par exemple on utilise un point droit assez allongé. En sélectionnant le point, l’utilisateur en change aussi la longueur qui sera adapté au tissu à piquer.
Voici un exemple avec le point droit (le plus utilisé). La machine propose 3 possibilités :
- le point droit classique adapté au coton avec l’aiguille au centre et une longueur de point autour de 2 ou 2,5 ( le numéro 8)
- le même point avec l’aiguille déportée à gauche (9)
- et un point droit allongé (autour de 3, 4) pour coudre les épaisseurs avec l’aiguille au centre. Un type de point qui aide la machine à passer les épaisseurs et réalise une couture que j’ai trouvée très esthétique pour sur les surpiqûres par exemple (7).
La tension du fil se règle comme sur une machine à coudre de la même gamme de prix : c’est à dire à l’aide d’une molette située sur le dessus de la machine. Si le réglage de la tension du fil n’est pas bon il faut la modifier. De manière générale quand on coud des tissus épais on baisse la tension et si le tissu à travailler est plus fin on l’augmente.
Sur cette machine je vous conseille de faire un essai sur des chutes de tissus avant de vous lancer dans la couture. Ce qui vous évitera d’abîmer votre précieux cuir en décousant vos points si la tension ne vous convient pas mais aussi parce que j’ai été un peu déroutée par les réglages de tensions au début (notamment avec l’utilisation de fil cordonnet sur du cuir : chose que je n’avais jamais expérimentée).
Habituée à coudre du simili cuir, j’ai été surprise par le réglage de tension car la machine ne réagissait pas comme ma machine habituelle. Sur une couture où j’avais tendance à abaisser la tension sur mon modèle, ici je devais l’augmenter légèrement. Rien de grave en soi, mais quand même bon à savoir avant de se lancer.
Il faut également faire attention à l’enfilage de la machine: si le fil n’est pas correctement enfilé ou la canette mal installée la tension ne sera pas bonne. Ces points sont expliqués et bien détaillés sur la notice que vous pouvez consulter ici (ainsi que sur le petit livret mémo rangé dans la machine).
Un autre conseil que je peux vous donner sur l’enfilage de la machine : il faut toujours enfiler le fil avec le pied presseur relevé. J’ai découvert ça récemment mais en fait la machine possède deux disques de tensions au travers duquel le fil passe. Ces disques emprisonnent le fil (pour régler la tension justement) quand on abaisse le pied presseur.
Du coup si vous enfilez votre machine avec le pied presseur baissé, vous pouvez facilement imaginer que la tension ne sera pas correcte. (Ce principe est valable pour tous les modèles et marques de machines à coudre)
A noter : pour l’enfilage la machine possède un enfile aiguille intégré (une vidéo vous présente un enfilage du même type sur un autre modèle de la marque mais qui est identique ici) et un coupe fil intégré (sur le côté de la machine)
3/ Les accessoires
La machine à coudre est livrée avec de nombreux pieds de biches. Les pieds classique mais aussi 2 modèles adaptés à la couture de matières difficiles à travailler (qui sont rarement inclus quand on achète une machine à moins de 300€).
C’est à dire :
- Un pied anti-adhésif (pied téflon) pour la couture de matières qui accrochent au pied en temps normal : le plastique, l’enduit, le simili cuir ou le cuir
- Un pied spécial Jeans (pour passer plusieurs épaisseurs en même temps : c’est le même que sur la machine à coudre Oekaki)
- le pied de biche classique
- Un pied à Surjet
- Un pied à Ourlet invisible
- Un pied pour coudre des fermetures
- Un pied à boutonnière
- Un guide de piquage (idéal pour matelasser des tissus et coudre droit loin du bord)
Personnellement j’ai commandé aussi un pied double entrainement pour me faciliter la couture de certaines pièces et être certaine de passer toutes les épaisseurs que je souhaitai (si vous me suivez depuis un moment vous le savez :c’est mon pied Chouchou pour tous les tissus difficiles à travailler, je ne m’en passe plus).
Sont également fournis : des aiguilles de 90, 100 et 110, une aiguille ball point, un couteau à boutonnière, 2 canettes en plastiques, une plaque aiguille dédiée aux tissus épais, un tournevis plat pour plaque aiguille, un échantillon de fil (grosseur maximum), un stop bobine, une housse contre la poussière, sa pédale (normal me direz-vous mais je liste tout), une housse contre la poussière et un manuelle d’installation rapide.
4/ ses points forts et ses points faibles
La Power Fabriq est une machine à coudre robuste dont le but premier est d’assembler des tissus techniques : et elle remplit très bien son contrat.
C’est une machine à coudre simple d’utilisation que l’on prend en main facilement.
La zone de piquage est bien visible, l’éclairage bon, et l’espace de travail à droite sous la machine est assez grand.
La notice est très détaillée :en la suivant vous aurez des indications très claires sur l’enfilage de la machine, la réalisation des canettes, son utilisation et le réglage de votre tension de fil.
Lors de son utilisation la Power Fabriq fait pas mal de bruit (que personnellement j’ai appris à aimer) cela va avec le look de la machine assez rétro (le plus sonore est la réalisation de la canette pour la couture cela reste agréable).
Elle possède également une possibilité de réglage de la pression du pied (au-dessus de la machine) permettant de régler la pression appliquée par le pied-de biche en tournant ce bouton. Ce qui permet d’aider la machine à passer certaines épaisseurs quand le pied de biche adhère trop à l’ouvrage ou au contraire de bien appuyer sur votre ouvrage pour aider les griffes d’entrainements à le transporter sous le pied.
Le bras libre se démonte pour pouvoir réaliser des ourlets ou tourner autour d’un ouvrage : comme pour le haut d’un sac par exemple.
J’ai pu réaliser une surpiqûre sur tout le tour de mon modèle Lola en cuir ! (un modèle dont vous pouvez retrouver la présentation ici) . Couture que je n’aurai pas tenté de réaliser sur ma machine personnelle (pourtant bien plus cher) de peur d’abîmer le cuir ou de sauter des points (car j’ai piqué dans 2 épaisseurs de cuir et de coton au niveau des marges de couture sur chaque côté de la pochette).
Sa faiblesse (si on peut l’appeler ainsi) est le réglage de la tension du fil qu’il faut parfois « chercher un peu » en faisant plusieurs essais. J’ai parfois alterné l’utilisation de fil classique avec du fil cordonnet et je dois vous avouer que parfois la tension du fil inférieur n’était pas correcte à mes attentes. J’ai dû recommencer plusieurs fois certaines coutures en changeant les réglages et en ré-enfilant complètement la machine pour arriver au résultat souhaité (d’où l’intérêt de faire des tests sur des chutes).
Après il ne faut pas oublier que c’est une machine qui coûte moins de 300€ et qui propose de très belles performances. Tout ne peut pas être parfait pour ce prix-là.
Le fait que la machine possède peu de réglages convient assez bien à la couture de tissus épais et techniques mais si votre but premier est de coudre des vêtements ce modèle n’est pas fait pour vous car elle n’est à mon sens pas faite pour ça. Elle ne permet pas de déplacer l’aiguille, ni d’affiner les réglages de longueur de point et ne permet pas l’utilisation d’une aiguille double. Pour coudre des vêtements ou stimuler votre créativité mieux vaut choisir un autre modèle qui proposera plus d’options et des points fantaisies (le modèle Oekaki peut être une option).
Les canettes utilisées dans ce modèle sont des canettes spécifiques de la marque Toyota. Il n’y en a que deux de fournies donc je vous conseille d’en commander un petit stock en même temps que votre machine. Il s’agit du modèle « Aisin 1 » que vous pouvez trouver ici en lot e 5 et ici en lot de 3(si vous possédez déjà la machine à coudre Oekaki ce sont les mêmes modèles).
Vous l’aurez remarqué : j’ai été séduite par la Power Fabriq tant par ses capacités qui sont (il faut l’admettre) remarquables en termes de passage des épaisseurs et de finitions avec du fil épais pour une machine de si petit prix !
Oui 300€ reste un budget mais je vous assure qu’elle propose des performances supérieures à certaines machines beaucoup plus chers ! Son petit point faible de tension un peu capricieuse n’est pas un frein à l’achat ni à son utilisation en rapport à son tarif imbattable . Elle est à mon sens un très bon complément pour les couturier(e)s désirant coudre des accessoires dans des tissus techniques ou épais.
Si ce modèle de machine à coudre vous tente, j’ai une bonne nouvelle pour vous :
un code promo vous permettant de bénéficier d’une réduction de -30% sur ce modèle !
Achetez votre modèle pour 225€ au lieu de 299€ sur le site de Toyota avec le code ” dodynettepower” jusqu’au 30 juin !
(tout en profitant des avantages du SAV Toyota)
Pour suivre les dernières créations DIY et les tutoriels de couture en temps réel, n’hésitez pas à vous abonner au blog ou à Liker ma page Facebook
