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Ce jour où tu te rends compte que tu tiens debout

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La couture, ma thérapie

Il y a des étapes de notre vie que l’on franchi sans qu’on nous prévienne. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que j’avais passé un cap :je « tiens debout » et c’est en grande partie grâce à la couture, elle a été ma thérapie.

Vous devez sans doute vous dire  » c’est bien logique « . Mais je dois vous avouer que j’en ai été la première surprise et je suis restée là avec ce sentiment si étrange à me dire « mais que ce passe t-il ? » alors que c’est véritablement une bonne nouvelle. 

Depuis le début, je me confie à vous à cœur ouvert. Alors j’ai eu envie de vous parler de cette étape pour la partager avec vous et vous confier ce témoignage qui pourra peut-être accompagner certain(e)s.

 

Aujourd’hui je tiens debout. 

Je tiens debout sans avoir besoin de travailler et de coudre du matin au soir pour ne pas ressentir la peine m’envahir.

Je tiens debout sans la présence de cette tristesse qui s’est invitée malgré moi dans ma vie il y a maintenant plus de 3 ans.

Cette histoire qui est la mienne, je vous en ai déjà parlé (par ICI sur le blog) mais il est vrai que depuis, je me suis faite assez discrète sur le sujet car pour moi le chemin de vie de chacun lui appartient.

Je ne souhaitais pas que vous ressentiez l’envie de me « porter ».

Il était important pour moi que vous puissiez suivre votre chemin créatif en prenant uniquement ce qui vous intéresse sur le blog sans prendre la mesure de ce qui se jouait parfois pour moi derrière l’écran.

 

Aujourd’hui, je tiens debout et je me sens capable de vous en parler.

Vous l’aurez sans doute remarqué : J’ai eu une présence très intense sur les réseaux sociaux depuis le début de cette formidable aventure « Dodynette ».

J’ai créé une quantité impressionnante de patrons et de tutoriels de couture en seulement trois ans.

Pendant cette période, j’ai littéralement fourmillé d’idées : je me réveillais la nuit pour élaborer un patron ou écrire un article sur le blog, j’étais connectée sur les réseaux presque 24h/24 pour lire vos commentaires et répondre à chaque messages.

 

Il est vrai : je n’ai pas beaucoup dormi.

 

Les relations qui se sont progressivement nouées entre nous sont « vraies », je n’ai pas joué de jeu.

Vous avez pris de la plus en plus de place dans ma vie et j’ai mis du temps à me rendre compte que finalement c’était en grande partie la communauté Dodynette et la couture qui me permettaient de mettre un pied devant l’autre jour après jour.

Le blog est devenu mon travail malgré moi puisque je ne me destinai pas du tout à ce parcours professionnel. Je suis issue du travail social, du milieu de la petite enfance plus précisément. 

Cette aventure que nous vivions ensemble m’a attirée à elle et  je me suis jetée à « corps perdu » dans ce projet comme quand on se jette dans une piscine en pleine canicule.

 

 

Ce lien qui s’est tissé entre nous m’a donné envie d’en faire toujours plus.

A chaque nouveau patron, j’étais ravie de découvrir vos créations. Plus vous aimiez mes propositions créatives, plus j’avais envie de vous faire plaisir. Je me suis mise à organiser de plus en plus de projets, des mégas concours pour vous gâter , jusqu’à ce que la couture prenne toute la place.

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Je ne me suis pas rendu compte que j’étais devenu une boulimique de travail.

 

L’important pour moi était de vous proposer des projets qui puissent vous inspirer et il est vrai que je me suis progressivement mis « la pression » sans m’en rendre compte pour continuer sur cette lancée et conserver ce lien entre nous.

 

Je voulais vous plaire car je vous dois beaucoup.

 

Dodynette n’est pas juste un projet, il m’anime bien plus que de raison.

Et vos « Bonjour Dodynette » sur les salons étaient très révélateurs de mon investissement.

Je suis devenue elle : cette petite bonne femme avec ces ciseaux qui sourit de bonheur.

Certaines m’ont dit qu’on sentait en moi ce plaisir d’être là auprès de vous et qu’il était communicatif. Et c’est véritablement la réalité. La couture me fait me sentir bien et ce fabuleux partage créatif qui en découle encore plus.

 

A force de travail et de temps passé (et je dois vous avouer que j’en ai passé énormément) le blog a vu le nombre de ses visites augmenter et je suis passée de couturière anonyme a gestionnaire du blog couture classé numéro 1 sur Google. 

 

Mais ce que personne ne soupçonnait pendant ce temps-là c’est que j’étais en réalité incapable de « tenir debout » sans travailler, c’était devenu mon addiction.

Mes proches me disaient de faire des pauses et de prendre du temps pour moi (et vous aussi d’ailleurs) car j’étais exténuée, mais je n’en était pas capable.

J’ai frôlée avec mes limites, j’ai parfois tiré la corde pour ne pas ressentir cette chose qui était brisée au fond de moi et que j’oubliais sous ma machine.

C’est au moment où je me retrouvais véritablement « seule » à pouvoir souffler que la tristesse s’emparait de moi comme vieille amie qui reviens et contre qui on ne peut pas lutter.

 

A ces instants, la seule chose qui rendait sa présence supportable était d’associer des tissus et les coudre, de m’asseoir devant ma machine et de créer.

 

Je ne tenais en réalité pas debout toute seule, mais personne ne le savait réellement.

J’avais en moi quelque chose de fragile que je m’efforçais de cacher.

 

Je me suis habituée à ce rythme et vous l’avez sans doute aperçu pendant le confinement : Dès qu’il nous a été demandé de rester à domicile, je me suis mise à être de plus en plus présente sur les réseaux.

 

J’ai voulu être là pour vous et vous faire penser à autre chose.

J’ai essayé de vous apporter cette évasion créative qui me permettait de tenir debout moi même.

Certaines s’en sont emparées et les commentaires sur les réseaux m’ont fait comprendre que ce que je proposais était important et que mes posts étaient attendus.

Vous vous sentiez soutenu(e)s dans cette période complexe et c’était important pour moi d’être là.

 

 

J’ai donc posté, et j’ai animé les réseaux jours après jours en vous proposant des mises à jour de patron, de nouveaux projets couture (comme Sandra), des tutoriels de couture vidéos autour du Covid (imaginés parfois à 4h du matin au lieu de dormir).

 

Cette phase de confinement a été encore plus intense que d’habitude en terme d’investissement personnel.

 

Peu après le déconfinement j’ai été obligée malgré moi de faire une vraie pause car j’ai atteint mes limites. J’étais sur l’ordinateur toute la journée pour avancer les projets et mes nerfs ont finis par lacher.

Personne n’est fait pour travailler en non-stop comme ça a été mon cas pendant 3 ans. (Un article vous présente tous les projets que j’ai mis en place ICI).

 

J’ai appréhendé cette pause car je m’attendais à sentir la réalité me rattraper et m’envahir comme en temps normal…
Mais ce sentiment n’est pas arrivé. 

 

Je me suis rendu compte que je tenais debout et ce fût un vrai soulagement.  

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La couture : Ma thérapie

 

Ce constat m’a fait prendre conscience du rôle très important que la couture a joué pour moi pendant ces 3 ans : Elle a été une véritable thérapie, mon moyen d’apaisement.

J’ai eu envie de partager ce constat avec vous, de vous dire qu’il est possible de surmonter certaines épreuves sous votre machine à coudre, de témoigner de ce qui s’est joué pour moi pour vous dire que vous n’êtes pas seul(e).

 

 

La couture permet de prendre un moment pour soi, en posant « le poids » de situations difficiles au bord de la table. Un peu comme un bagage trop difficile à porter qu’on pose dans un coin à la gare.

Cet instant ouvre un « espace transitionnel » sans que nous nous en rendions vraiment compte.

C’est un rendez-vous créatif et valorisant entre ce quotidien et soi: un moment que je considère un peu comme « hors du temps ».

 

La créativité qui en découle permet véritablement de retrouver une confiance en soi, de se sentir valorisé dans un projet concret.

Une cousette réalisée seul(e) sous sa machine du début à la fin (avec parfois de petite péripéties couture croustillantes à surmonter) est une expérience enrichissante sur le plan personnel.

Imaginer une création, associer les tissus, voir le modèle prendre forme sous ses doigts… Ce qui se joue sous nos machines est important.

 

 Et cette addition n’est pas un hasard : elle nous permet de nous sentir bien !

 

La couture a été ma bouée de sauvetage et je m’y suis accrochée coûte que coûte.

Aujourd’hui je tiens debout et c’est en partie grâce à vous.

Rassurez-vous, je ne vais me sauver en courant vers une île desserte pour passer du bon temps au soleil (quoi que… avec une bonne connexion wifi ça pourrait se faire !).

Je vais rester là, auprès de vous, à continuer ce joli chemin créatif démarré ensemble.

Je vais juste le faire plus sereinement, en prenant des pauses, en étant plus raisonnée.

 

Merci infiniment pour tout, d’être là et de m’avoir aidé à franchir cette étape. Je vous dois beaucoup.

 


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